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La Villa Saint-Louis Ndar est un espace pluridisciplinaire de recherche et de création pensé comme incubateur de projets culturels, intellectuels et artistiques. C’est un bâtiment imposant et attrayant, qui trône imperturbable dans la grande cour du centre culturel français de la capitale du Nord. Cette nouvelle résidence d’artistes, a accueilli l’année dernière le célèbre philosophe sénégalais, le Pr Souleymane Bachir Diagne.
Un tour effectué au centre culturel français, nous a permis d’entendre notre guide dire que l’architecture a été confiée à l’architecte Gilles Perrauden. En effet, il nous est très facile de nous rendre compte que la Villa s’inspire des maisons à varangue emblématiques de l’île. Privilégiant des matériaux naturels, écologiques et locaux, elle est dotée d’une scène extérieure de 33 m2, d’une galerie de 230 m2, d’un espace d’étude, d’une bibliothèque et d’importantes ressources technologiques. Offrant un espace d’expression inédit, la Villa mise sur une hybridation entre art et nouvelles technologies, et privilégie un grand nombre de disciplines : arts numériques, arts plastiques, spectacle vivant, écriture et recherche. Elle accueillera simultanément 3 artistes ou chercheurs africains, français ou francophones, émergents ou confirmés, pour des résidences de 1 à 3 mois.
Sélectionnés par un jury présidé par Marc Monsallier, Directeur de l’Institut français de Saint-Louis, composé de responsables de l’Institut français à Paris et Dakar et de personnalités culturelles sénégalaises, ces artistes seront choisis pour l’ancrage de leur projet dans le territoire et leur capacité à échanger localement. Le patrimoine historique de Saint-Louis, ses pratiques spirituelles, la culture halieutique ancestrale, les questions écologiques et les enjeux politiques autour de la région du Sahel et du fleuve Sénégal, seront autant de points d’intérêts que de sujets d’étude pour les futurs résidents.
Une très belle infrastructure
A en croire ces vigiles et autres agents de sécurité que nous avons interrogés sur place, « les visiteurs passent le plus clair de leur temps à admirer cette belle infrastructure, haut de gamme, dernier cri, doté de tous les équipements dont les artistes et autres hommes de culture ont besoin pour s’épanouir et revoir un projet qu’ils veulent réaliser ».
Nos interlocuteurs nous ont fait savoir que les derniers résidents venus au mois de Janvier sont, le lauréat du Prix RFI Théâtre 2020 Souleymane Bah (Guinéen), le lauréat du prix Dessin de Paris, Louis Le Kim (Français), l’écrivaine Ken Bugul, qui a un projet très ambitieux de création littérature et de chorégraphie (Sénégalaise).
Le Coordonnateur des activités qui se déroulent dans cet espace, Victor Faye, soutient avec véhémence que ce cadre propice d’épanouissement des acteurs culturels, des écrivains, des hommes de lettres, etc, peut accueillir simultanément trois résidents, venus d’Afrique ou de France ou d’ailleurs. Leurs projets sélectionnés par un jury de professionnels, « devront présenter un ancrage territorial et répondre à une exigence d’interrogation avec l’environnement de la Villa ».
En présence du Directeur du centre culturel français, Marc Monsallier, appelé à retourner en France dans six mois, après un mandat de trois ans, Victor Faye a précisé que l’Institut culturel français de Saint-Louis, partenaire naturel de ce bouillonnement des imaginaires, centré sur les problématiques contemporaines, « mettra à disposition ses ressources matérielles et immatérielles, qui permettront d’accompagner des artistes et experts dans le domaine de la création, en France comme en Afrique ».
Plus explicite, il a laissé entendre que le réseau des Instituts et Alliances dont il fait partie, sera un atout capital à l’ancrage continental des projets ainsi qu’à leur large diffusion à travers le monde. Forte de tous ces atouts, la Villa deviendra un interlocuteur privilégié pour tous les acteurs désireux de favoriser la création et la recherche en Afrique et de contribuer ainsi au dynamisme culturel, autant qu’au potentiel économique de Saint-Louis et de sa région.
Selon Victor Faye, il sera attendu des artistes et chercheurs, une démarche de médiation en direction des populations locales. Il s’agit notamment du jeune public, des élèves et étudiants des institutions éducatives. Les liens envisagés entre les artistes/chercheurs et structures artistiques et culturelles Saint-Louisiennes et Sénégalaises, seront aussi déterminants, afin de maximiser la diffusion nationale des créations issues de Saint-Louis et d’en faire bénéficier les artistes et les amateurs de culture à travers le pays. La Villa privilégiera dans ses choix d’accueil, les projets s’inscrivant dans le champ du spectacle vivant, des arts plastiques, des arts numériques, de l’écriture et de la recherche.
Des ambitions multiples
Véritable incubateur de talents et soutien à la création artistique contemporaine africaine, la Villa, de l’avis de Victor Faye, a pour vocation d’être un lieu d’accès pour tous à la culture et une opportunité d’enrichissement pour les artistes locaux. Elle souhaite ainsi confronter les artistes résidents à leur responsabilité sociale, à travers de multiples actions de médiation auprès de la population, des jeunes et des infrastructures éducatives, mais aussi en initiant des collaborations avec les artisans locaux et régionaux. Les grands rendez-vous artistiques internationaux, tels que la Saison Africa 2020 en France et la Biennale de Dakar 2020, seront autant d’opportunités pour tisser des partenariats et offrir un espace d’expression et de création. Ambassadrice de la scène artistique sénégalaise, la Villa pourra s’appuyer sur les autres résidences françaises pour étendre son champ d’action au-delà de l’Afrique et permettre à ses artistes et chercheurs de rayonner à travers le monde.
Témoignages concordants
Adama Coundoul est le Directeur Exécutif de l’Association d’aide aux personnes vulnérables (2Apv). Il pense tout simplement que la création de cette villa, « est une excellente initiative car, elle permet aux acteurs culturels et aux intellectuels d’avoir un espace approprié pour faire des recherches, cogiter, démarrer, parfaire ou approfondir des projets ».
Par contre, a-t-il précisé, il faut qu’il y ait une bonne communication et une large diffusion des activités qui se déroulent dans cette Villa. Ce qui permettra aux fils et ressortissants de la vieille cité, de la région Nord, des régions de Louga et de Matam et d’autres acteurs culturels des autres localités de notre pays, de profiter largement de la disponibilité de cet espace, pour y organiser différentes résidences.
Diadji Gueye, acteur culturel, par ailleurs, un cadre supérieur des services municipaux, semble confirmer les propos de Coundoul, insistant longuement sur les opportunités que cette Villa offre aux jeunes musiciens, artistes, comédiens, plasticiens, qui désirent se rencontrer dans cet espace pour travailler, échanger, réaliser ensemble des projets, etc. Diadji, qui a l’habitude de fréquenter le centre culturel français, a attiré notre attention sur les ateliers que le célèbre koriste sénégalais, Ablaye Cissokho, le percussionniste Khadim Niang, la chanteuse Mama Sadio et son orchestre, les musiciens Abdou Guité Seck, Khadim Tall, etc, ont organisé dans ce centre.
Abdoukhadre Diallo dit Papis, écrivain et poète, affirme que cette Villa permet aux acteurs culturels et aux intellectuels de sortir de leur cadre de vie habituel pour aller se concentrer dans cet espace d’épanouissement et de création, « dans cette villa, on n’est pas perturbé, on est loin du stress de cette vie difficile, on profite du calme, de la sérénité, de la quiétude, qu’on retrouve dans cet endroit sain où les écrivains, par exemple, ont la possibilité de taquiner la muse, de démarrer, de développer ou de terminer un projet d’écriture d’un livre, etc, j’invite les jeunes artistes de Saint-Louis à se rapprocher du Coordonnateur, Victor Faye, en vue d’avoir une idée précise des modalités d’utilisation et autres critères requis pour intégrer ce cadre propice de création culturelle et de production intellectuelle ».
Awa Diagne Sall Kharachi
Encadré Un projet porté par l’Institut français et l’Ambassade France au Sénégal
Ce projet, porté par l’Institut culturel français de Saint-Louis et l’Ambassade de France au Sénégal, a été inauguré le 8 juin 2019. Il s’agit d’un espace pluridisciplinaire de recherche et de création destiné aux artistes et chercheurs francophones du monde entier. Il accueille des résidents tout au long de l’année pour des durées allant d’un à trois mois.
Selon Victor Faye, ces résidents viennent conceptualiser ou concrétiser leur projet en prenant de la distance par rapport à leur quotidien, mais surtout en s’inspirant de ce que la Région de Saint-Louis en particulier ou le Sénégal en général, apporte au grand rendez-vous du donner et du recevoir, qui caractérise notre monde d’aujourd’hui.
En d’autres termes, a-t-il poursuivi, « nous donnons à nos résidents la possibilité de se départir de toute préoccupation de la vie matérielle et économique pour se concentrer pleinement sur leur projet. Ce retrait volontaire du cours de la vie stimule la créativité, permet d’explorer d’autres perspectives ou de réinterroger des pratiques et des idées ».
Avec son Université et son patrimoine culturel, a-t-il enfin souligné, Saint-Louis conforte, avec la Villa, son statut de point focal de la création, de la recherche et de l’émulation culturelle. Ce nouveau dispositif permet à des artistes et intellectuels de laisser leurs travaux s’imprégner d’une histoire, d’un environnement, d’une spiritualité, d’une culture… Et d’un autre côté, ces résidents que la Villa reçoit, consacrent du temps pour la médiation. Leur médiation avec un public déterminé est étudiée de telle sorte qu’elle apporte quelque chose aux saint-louisiens. Elles (ces médiations) peuvent être professionnelles pour renforcer les pratiques du public qui en bénéficie, d’initiation par la pratique d’une discipline ou de découverte en faisant des présentations de travaux ou de principes fondamentaux qui régissent une discipline.
A.D.S.Kharachi