École police: un élève inspecteur a été retrouvé mort sur son lit


Accusé d’un meurtre commis sur le jeune S. Kâ, qui levait le coude avec lui dans un bar de la commune de Dahra Djolof, H. Kâ, âgé de 42 ans, berger domicilié à Yang-Yang, dans la région de Louga, a eu la chance de bénéficier d’une remise de peine que la Chambre Criminelle de la Cour d’Appel de Saint-Louis lui a accordée.
Poursuivi pour avoir administré mortellement un coup de couteau à son antagoniste, au niveau de la poitrine, il avait déjà été condamné à 15 ans de travaux forcés par le tribunal régional de grande instance de Louga.
A Saint-Louis, la Cour a suivi l’avocat de la défense, Me Sidy Seck, dans sa plaidoirie et a revu à la baisse cette peine, en le condamnant finalement à 10 ans de réclusion criminelle. La Cour a également pris la décision d’allouer à la dame G. Bâ, mère de la victime, qui s’est présentée à la barre, une somme de 10 millions Cfa, à titre de dommages et intérêts.
Le 14 février 2019, les gendarmes de Dahra ont été saisis par leurs collègues de Ndioum, de l’arrestation à la gare routière de cette localité, de l’accusé, qui était recherché activement. Ce dernier était en fuite pendant deux ans, après s’être soupçonné d’avoir commis en 2016 un meurtre sur la personne de S. Kâ.
A la barre de la Cour d’Appel de Saint-Louis, l’accusé a confirmé la version des faits, selon laquelle, le jeune S. Kâ et lui, étaient en état d’ivresse dans un bar de la commune de Dahra-Djolof (une localité de la région de Louga, située dans le département de Linguère), au moment où ils se livraient à de rudes empoignades, « on n’avait, au préalable, aucun différend, c’est lui qui a proféré des injures à mon égard et s’est même permis de m’administre trois coups de machette sans succès, du fait de mon invulnérabilité (je suis toul, j’ai des gris-gris qui me protègent contre les coups de couteau, de coupe-coupe et autre arme blanche), ensuite, il m’a donné un coup de pied au niveau de la vessie, c’est en ce moment précis que j’ai senti la nécessité de me défendre en utilisant mon couteau pour lui en asséner un coup au hasard, je n’avais pas visé sa poitrine ».
Pourquoi il a disparu pendant deux ans, après avoir appris la mort de son antagoniste au sixième jour de sa fuite ? Pourquoi il ne s’est pas rendu au moment opportun pour permettre à la justice de faire son travail ?
Autant de questions que la Cour lui a posées et qui n’ont pas trouvé de réponses. Non seulement, il a varié dans ses dénégations, mais il a affirmé avoir perdu l’arme du crime en brousse au moment de sa fuite.
L’Avocat Général, Adama Ndiaye, dans son réquisitoire, a précisé que « les faits sont constants, l’accusé est coupable de ce crime et devait être condamné à une peine de plus de 15 ans de réclusion criminelle, la matérialité de l’infraction de meurtre ne souffre d’aucun doute, il avait la ferme intention de tuer car, il a utilisé une arme très dangereuse pour riposter et viser le thorax de son antagoniste, je demande à la Cour de confirmer la première peine de 15 ans de réclusion criminelle ».
Son avocat, Me Sidy Seck, a rappelé que le gérant du bar a été le seul témoin oculaire et auditif, « mais il a tenté de dégager sa responsabilité en essayant de charger mon client, alors que ce dernier était en situation de légitime défense et n’avait aucune intention de tuer le jeune S. Kâ, il a été acculé jusqu’à ses derniers retranchements, après avoir reçu trois coups de machette sur diverses parties du corps et un coup de pied au niveau de la vessie, il s’agit dans ce dossier de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, je demande à la cour de lui faire une application bienveillante de la loi ».
Après délibération, la Cour a condamné l’accusé à 10 ans de réclusion criminelle.
Awa Diagne Sall Kharachi